Apres les deux batailles de Mulhouse et
les attaques des cols des Vosges en août 14, le front se stabilise à
l’automne. L’ennemi reprend Orbey début
septembre. La 1ère armée du général DUBAIL conserve une partie
du Haut-Rhin depuis le col du Bonhomme jusqu’à Dannemarie en passant par
Thann. Au sud, leurs positions ferment la trouée de Belfort. La guerre des
tranchées commence. Elle va se déchaîner dans les vallées de la Fetch et de la Thur.
Le général JOFFRE, chef des armées du
Nord-Est, vient à Thann en novembre 14 où il lance un appel aux
Alsaciens : « Notre retour est définitif….Je suis la France vous
êtes l’Alsace, je vous apporte le baiser de la France…. »
Le 1er novembre, les chasseurs
alpins du 28e B.C.A. ont pris le sommet du Violu.
Ils le conservent malgré des contre-attaques. Partout, les positions
s’organisent; les deux ennemis se renforcent, face à face. Le 1er
décembre le 28e B.C.A. prend la Tête des Faux; le 25 il occupe
l’Hartmannswillerkopf (l’H.W.K.). Ce même jour, les Français regroupés en
détachement d’armée des Vosges du général PUTZ attaquent jusqu’au 7 janvier
1915 vers Cernay ; le 152e R.I. conquiert Steinbach maison par maison.
Le 22 janvier 15, une violente attaque
ennemie s’empare du sommet de l’H.W.K (le Vieil-Armand). Le 12 février,
l ‘ennemi occupe le village de Metzeral, sur
la Fetch. Une semaine plus tard, il progresse
dans la vallée et sur les crêtes, prenant le Reichackerkopf.
Il bombarde aussi le col de la Schlucht par où arrivent les renforts et les
munitions venant de Gérardmer. Les Français résistent au Barrenkopf. Le 22, l’ennemi a pris Hohrod,
Hohrodberg, Stosswihr.
La neige tombe sans arrêt, les frimas hivernaux augmentent encore les
souffrances des combattants.
Le 24 février l’offensive s’arrête. Les
Français ont perdu 1552 hommes tués, blessés, prisonniers. Ils vont dès
lors s’éreinter à reprendre le terrain perdu.
Le 27 février, 5 mars, les chasseurs de
la 66e D.I. du général SERRET attaquent au Vieil-Armand. Le 6,
les chasseurs de la 47e D.I. reprennent le Reichackerkopf
qui est repris le 20 par l’ennemi.
Du 23 au 26, les chasseurs de SERRET
conquièrent le Vieil-Armand, faisant 200 prisonniers.
Le 4 avril 1915, le général de MAUD’HUY
est mis à la tête du D.A. des Vosges devenu la 7e armée. Le
temps s’améliorant, une grande offensive débute le 17 avril, durant cinq
jours, dans la vallée de la Fetch, tandis qu’au
nord de Cernay, l’ennemi a repris l’H.W.K. que le 152e R.I. lui
arrache six jours plus tard.
Du 5 au 9 mai, les Français relancent
leurs attaques sur la Fetch mais ils échouent à
la côte 830. Ils concentrent alors une forte artillerie dont des mortiers
de 220mm pour appuyer les 47e et 66e D.I. dans leur
assaut.
Le 15 juin, après trois heures de
préparation d’artillerie, à 16h30, les divisions SERRET et POUYDRAGUIN
attaquent. Les positions ennemies : la côte 830 et le Braunkopf sont pris. L’offensive dure du 16 au 23 juin
au cours de laquelle l’Hilsenfirst, Metzeral, Sondernach sont
conquis. Puis le général ordonne de prendre le sommet du Lingekopf, mais l’ennemi contre-attaque le 1er
juillet à l’Hilsenfirst.
Le 20 juillet la 7e armée
attaque le Linge : la 129e D.I. du général NOLLET y prend
pied tandis que la 47e D.I. échoue contre le Reichackerkopf.
Les assauts recommencent le 22. Les chasseurs progressent vers le Barrenkopf. Le 26, le 30e B.C.A. prend la
crête du Linge, le 14e B.C.A. le collet du Linge. Le Schratzmannele oppose une vive résistance, ses
défenseurs ne cèdent pas. Le lendemain les Allemands font même quatre
contre-attaques. Le 15e B.C.A. prend le Barrenkopf
puis le reperd.
Le 29, nouveaux assauts français pour
consolider les positions conquises. Le 1er août, les chasseurs
(les Diables bleus) attaquent encore au Barrenkopf
et au Schratzmannele. Dans tout le secteur du
Linge, les actions d’infanterie se succèdent sans répit jusqu’au 26 août,
jusqu’à ce que les deux adversaires s’accrochent aux sommets dévastés,
séparés par le no man’s land.
Le 31, un violent pilonnage allemand
d’obus à gaz s’abat sur le Linge, le Schratzmannele,
le Barrenkopf, le Wettstein, long de plusieurs
heures. Durant plusieurs jours les combats persistent. Le 9 septembre, des
attaquent allemandes au gaz et aux lance-flammes se déroulent au Linge et
au Vieil-Armand. Le 15 octobre, l’ennemi prit l’H.W.K. reperdu le
lendemain.
Le 3 novembre, le général de VILLARET
prend le commandement de la 7e armée qui, le 21 décembre,
attaque au Vieil-Armand pour élargir ses positions. Le 22, les Allemands
contre-attaquent ; ils anéantissent le 152e R.I.. Des actions échouent pour reprendre le sommet à
l’ennemi qui le conserve. Le 29, le général SERRET est grièvement blessé,
puis il décède, amputé, quelques jours après à l’ambulance de Moosch.
Le 8 janvier 1916, les Allemands à
l’H.W.K. prennent l’Hirzstein puis ils se
fortifient au Linge, au Vieil-Armand, y réalisent des positions
inexpugnables pourvues de blockhaus en béton.
Ainsi stabilisé, les combats apaisés, le
front ne bouge plus jusqu’à l’Armistice du 11 novembre 1918.
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