Version 5.0
Le 320e
RI au Sudel
Le 3 juillet, le régiment embarque à Ligny-en-Barrois et part en
direction des Vosges, afin d'occuper un secteur en Alsace. D'étape en étape, par Gérardmer, Cornimont, Xoulxe
(?), il arrive le 18 en Alsace reconquise. Il
cantonne ce jour : le 5e et le 6e bataillon à Odcreux (Oderen ?), le 4e à Hussereu.
(Husseren ?) Le 27 juillet, le 320e relève dans le secteur centre de la 52e
D. I. les 27e et 28e bataillons de chasseurs. Le 5e
bataillon occupe le Sudelkopf, le 6e
bataillon le sous-secteur de Judenhut. Les
compagnies du 4e bataillon sont réparties entre les deux
sous-secteurs. Quoique non-habituéss aux montagnes, les
militaires du 320e s'accommodent du terrain et aux nouvelles
conditions dans lesquelles ils vont prendre contact avec l'ennemi. Le terrain
rocheux ne permet pas l'établissement de tranchées profondes et de boyaux
donnant une sécurité relative aux liaisons. Dans cette région, la tranchée
est creusée jusqu'au rocher, environ de 30 à 50 centimètres; la hauteur de 2
mètres est atteinte par l'adjonction de gabions. Les conditions
topographiques rendent le- ravitaillement difficultueux, malgré le travail
fait par le service routier de la VIIe Armée. C'est dans ces conditions que le 320e prend la position
délicate du Sudelkopf. Point délicat où le Boche écrase nos tranchées sous ses torpilles. Les
bombardiers d'artillerie de tranchées, doublés par ceux du 320e,
rendent coup pour coup à l'ennemi. Dès le mois
d'octobre, la neige fait son apparition dans les Vosges. La température
baisse brusquement et vers la mi-novembre on enregistre – 32° au Ballon de
Guebwiller (col de Haag, où est le P. C. du
colonel), -30° au Sudel. Dans ces conditions, les
hommes en ligne sont plus difficilement ravitaillés qu'en temps ordinaire.
Pour faire la cuisine au camp Guérin, il faut faire fondre la neige. Le vin
ne peut être distribué, étant gelé dans les tonneaux. De jour, impossible de se réchauffer, car le Boche guette la fumée des
abris. Les souffrances physiques endurées cessent le 10 décembre par l'envoi
de la 52e D. I. au repos. Celui-ci est donné au camp de Valdahon (entre Besançon et Morteau). Le
régiment quitte l'Alsace en traversant le col du Roseberg,
où une tempête de neige rend la marche pénible : les voitures mettent
dix-huit heures à parcourir une étape qui demande quatre heures en temps
normal. Embarqué en chemin de fer dans les environs de Belfort, le régiment
descend près de Villersexel et se rend par étapes à Valdahon, en passant par Beaume-les-Dames. Le repos se termine le 22 janvier. Le régiment embarque à Avoudrey, auprès de Valdahon, et débarque dans les
environs de Belfort. Par Leval, Massevaux,
le col du Roseberg, il regagne ses anciens
emplacements, où il relève, dans la nuit du 25 au 26 janvier, le 33e bataillon de chasseurs alpins. La température est aussi rigoureuse et les privations du mois
précédent se renouvellent. Dans la nuit du 15 au 16 avril 1917, prennent part à des coups de main
au nord-est de Thann deux compagnies du 6e bataillon (21e
et 22e), le groupe franc du 6e bataillon et celui du
régiment. La 21e compagnie et les groupes francs sont seuls
engagés. Pertes : 1 soldat tué, 1 soldat disparu; 1 sous-officier et 1 soldat
blessés. Le 19 avril, la zone de commandement de la 52e D. I. est
réorganisée en deux secteurs : secteur nord et secteur sud. Le 320e
remplace le 348e dans le secteur nord, devant Metzeral
et à l'Hilsenfirst (au nord du Ballon de Guebwiller). De l'arrivée du régiment jusqu'aux premiers jours de mai, les hommes
vivent dans dix mètres de neige. La fonte des neiges permet aux Allemands de
monter une attaque sur tout le front. tenu par le 320e. Durant les journées des 7, 8 et 9 mai, les Allemands, avec un nombre
considérable d'engins de tranchées, exécutent des tirs systématiques de
destruction sur nos lignes de surveillance, de résistance et leurs défenses
accessoires ; nos bombardiers répondent et réussissent à museler quelques minenwerfers boches. Le 10, à 1 heure du matin, l'ennemi
attaque. A l'Hilsenfirst, la vigilance de nos
guetteurs, qui préviennent à temps, permet de commencer un barrage à la
grenade et au V.-B. L'artillerie de campagne déclenche simultanément un tir
de barrage de grande précision. Le Boche, maltraité, reflue en désordre sur
sa tranchée de départ, mais réussit toutefois à emmener ses morts et ses
blessés. Sur Metzeral, l'attaque allemande a surpris
les travailleurs de la 15e compagnie occupés à réparer nos
défenses accessoires. Le lieutenant Grillot est pris par l'ennemi, mais sortant un pistolet
automatique de sa poche, il brûle la cervelle aux deux Boches qui
l'escortent. La situation se rétablit vite à notre avantage et le Boche est obligé,
là aussi, de battre en retraite en laissant dans nos fils de fer des
cadavres. Les 5 et 6 juin, le régiment relève le 348e R. I. dans le
secteur sud. Le colonel commandant le 320e occupe le P. C. du
secteur sud de la 52e D. I. à Viller. Les 26, 27 et 28 juin, les bataillons du 320e sont relevés
par les bataillons du 106e R. I. Le 2 juillet, le régiment est enlevé en camions-autos pour une période
de repos. Du 18 au 20 juillet, ces bataillons entrent à nouveau en secteur : le
4e dans la zone de Hisel, le 5e
dans la zone de Largitzen, le 6e dans la
zone des Etangs. Le 19 août, le 320e R. I. est définitivement relevé du
secteur d'Alsace. Sa zone de stationnement, au nord de Belfort (route de
Belfort à Remiremont) comprend les cantonnements suivants : Chaux, état-major
et compagnie hors rang ; Rougegoutte, 4e bataillon ; La Capelle-sous-Chaux, 5e
bataillon; Serianmagny, 6e bataillon. Le 1er
septembre, le régiment s'embarque à Bas-d'Evette
dans quatre trains, à partir de 6 heures. Il débarque le 2 au sud-est de
Bar-le-Duc, à Nançois-le-Petit et à Longueville. Source :
HISTORIQUE DU 320e REGIMENT D’INFANTERIE - LIBRAIRIE CHAPELOT -
NANCY |