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VESTIGES 1914 1918

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21 et 22 Décembre 1915

à

l’Hartmannswillerkopf

 

21 Décembre 1915

 

Les différentes unités quittent leurs camps entre 5 heures et 6 heures. Elles sont placées à l’heure prescrite. L’ordre d’opération de la 66e D.I. N° 48 % du 20 Décbre 1915 envisageait une offensive de la 81e Brigade et de la 6e Brigade de chasseurs.

 

La 81e Brigade partant du front compris entre la route forestière de Bonnegoutte et le Faux Sihl devait attaquer à la fois par les pentes Nord de l’Hartmannswillerkopf et l’arête de Ziegbrucken (cuisse gauche) par l’arête Rocher Hellé Rocher Wilkle (cuisse droite) et par la croupe du Réhfelsen. La 6e Brigade de chasseurs devait attaquer au Sud de la 81e Brigade.

 

L’action de la 81e Brigade comprenait 3 attaques :

a/ attaque de droite, 15e Btn de Chasseurs et 2 Compagnies du 23e d’Infanterie

b/ attaque centre (Hartmannswillerkopf) 152e

c/ attaque de gauche 5e Btn de Chasseurs

 

L’attaque du centre, sous les ordre du Lt Colonel Semaire Cdt le 152e Rgt d’Infie comprenait outre le 152e 1 peloton de la Cie 16/13 du génie, la 1re Cie de Mitrailleuses de la 81e Brigade, 2 Cies du 63e Btn de chasseurs et le groupe de pionniers et mitrailleurs de ce Btn (comme travailleurs)

Cette attaque débouchant de ses parallèles de l’Hartmannswillerkopf prenait pour objectif les organisations ennemies de la crête – Rocher Wilkle (cuisse droite) celles de la crête Ziegbrucken (cuisse gauche) et les positions intermédiaires. Elle devait se relier à droite à l’attaque du 15e Bataillon, dont la gauche était constituée par 2 Cies du 23e Régiment d’Infie. Cette liaison devait s’opérer suivant une ligne située à peu près à mi-distance entre le ravin et la crête Rocher Wilkle Cote 742.

 

L’attaque du 152e devait se relier à gauche avec celle du 5e Btn de chasseurs.

L’objectif à atteindre était marqué sensiblement à 500 mètres en avant de la position de départ et sur les pentes, Nord, Est, Sud-Est de l’Hartmannswillerkopf, pentes très escarpées, par le chemin muletier passant par la cote 742 et la lettre Z de Ziegbrucken (cuisse gauche).

On ne devait pas chercher à dépasser cette ligne, mais s’y établir simplement en vue de porter sur un terrain boisé, au-delà de l’Hartmannswillerkopf l’organisation défensive française.

 

Partant d’un front de Départ de 300m environ, l’attaque débordait en éventail, et devait aboutir finalement à un développement total de 1800m sur un terrain escarpé et difficile. L’effectif au départ n’était que de 150 fusils par Cie. Il était à prévoir que la presque totalité de l’effectif du Régiment serait appelée à s’engager pour assurer, dans les conditions les moins défavorables, l’occupation et l’organisation de la ligne, très étendue, assignée au Régiment. En exécution de l’ordre de la Division, le Lt Colonel Cdt le 152e donna le 20 décembre l’ordre d’attaque ci-joint.

 

Les dispositions de cet ordre étaient d’ailleurs arrêtées depuis plusieurs jours, à la suite d’instructions verbales du Général Commandant la 66e Don et le Général Commandant la 81e Brigade et en raison des nombreuses mesures de préparation nécessitées pour une opération de cette nature.

D’une façon générale, le 152e audacieusement massé à proximité immédiate du sommet de la montagne, dans des tranchées couvertes était près à bondir avec ses 3 Btns sur les organisations allemandes en se déployant en éventail. Les 2 Btns de 1re ligne, jointifs au départ, s’écartaient dès qu’ils avaient atteint l’organisation allemande ; le 1er Bataillon (Cdt Guey) à droite, prenant pour objectif la cote 742 et comme direction la crête de l’éperon Sud, le 2e Btn (Cdt Mas) suivant l’éperon Nord, le 3e Bataillon (Cdt Bron) s’intercalant entre les 2 premiers et se déployant à mesure de leur avance pour former avec eux une ligne continue.

L’ordre d’opération du 152e donne à cet égard les indications nécessaires.

La carte ci-jointe au 1/5000 indique la situation d’arrivé, le 21 Décembre au soir, lorsque l’objectif fut atteint.

 

Après un violent bombardement de notre artillerie, qui dura 5 heures et détruisit en grande partie les organisations allemandes de première ligne, l’attaque se déclencha à 14 heures 15. Notre artillerie allongeant à ce moment son tir, sans en modifier la cadence.

Pendant 5 longues heures passées dans les tranchées de départ, par un temps très froid et très brumeux, les hommes se départirent pas de leur attitude enthousiaste et joyeuse ; leur moral était surexcité et l’élan de l’attaque fut vraiment magnifique.

Chacun des bataillons d’aile, 1er et 2e Btns déploya au début trois Compagnies gardant en réserve une Cie derrière sa droite.

Le Btn du centre, 3e Btn, fit partir ses 2 Cies de tête, presque aussitôt après le départ des 2 premiers Btns, ces deux Cies se déployant dans l’intervalle que créait la progression divergente des deux autres Btns. Le Lieutenant Colonel, dont le poste de commandement était d’abord au poste Moyret, conservait 2 Cies en réserve de Rgt. Ces 2 Cies occupaient les tranchées de départ à proximité de notre première ligne du sommet.

Certaines Cies éprouvaient dès leur débouché, des difficultés très sérieuses, en raison des tirs de l’artillerie ennemie et des mitrailleuses de l’adversaire. Pour appuyer la progression, du 3e Btn dans l’intervalle des 2 éperons le Chef de Corps mit bientôt à la disposition du Chef de Btn une de ses Cies de réserve. Il ne disposait donc plus, jusqu’à la fin de l’opération, que d’une seule Compagnie.

Les unités franchissent les lignes allemandes, bondissent jusqu’à la région boisée, et après des combats très violents, sous un feu d’artillerie intense, atteignent en fin de journée, à peu près exactement, l’objectif assigné, le sentier muletier passant par la courbe 740 (carte au 1/5000)

 

Le Chef de Corps reste en liaison à peu près constante avec ses trois Chefs de Bataillon mais cette liaison s’opère surtout par coureurs, les lignes téléphoniques construites au fur et à mesure de la progression en avant, étant interrompues fréquemment par les projectiles de l’adversaire.

 

Le 152e se comporte vaillamment, et emporte de haute lutte, avec un moral et un élan merveilleux, l’objectif qui lui est assigné. Plus de 700 prisonniers, dont 3 Officiers, sont renvoyés à l’arrière. C’était une victoire achetée au prix d’actes nombreux d’héroïsme et aussi de pertes sérieuses.

 

22 Officiers étaient tombés, dont 6 ou 7 tués. Quant à la troupe les comptes rendus approximatifs de pertes adressés par les Chefs de Btn, accusaient : au 1er Btn, 101 hommes hors de combat au 3e Btn150, l’état des pertes au 2e Bataillon ne parvint pas au Chef de Corps. L’effectif des Cies se trouvait sérieusement réduit pour les travaux considérables à exécuter dans la nuit du 21 au 22 et les combats à soutenir le 22. D’après les comptes-rendus téléphoniques des Chefs de Btn, la liaison entre les unités voisines était partout assurée. Elle était un peu précaire à droite entre le 1er Btn et les Cies du 23e qui n’étaient pas arrivées à la même hauteur. Le Chef de Corps ne crut pas cependant pouvoir se démunir, dès le 21 au soir de la seule Cie qui lui restât en réserve.

 

La journée du 21 Décembre était pour le 152e un succès très brillant, et l’effort fourni trouvait sa récompense dans le résultat obtenu, qui était exactement celui demandé par le Commandement, et dans les félicitations adressées au Chef de Corps par le Général Cdt la 66e D.I. Le 21 Décembre soir, le Lt Colonel du 152e transportait son poste de Commandement à la Roche du Sommet.

 

21 Décembre 1915

 

La journée du 22 Décembre devait constituer pour le 152e un terrible lendemain. Le Régiment entièrement déployé sur un terrain escarpé, en pleine vue de l’artillerie allemande, sans appuie de notre artillerie dans la partie comprise entre les deux éperons de l’Hartmannswillerkopf, devait livrer toute la matinée, avec ses seules forces déjà réduites par les affaires de la veille et de la nuit des combats très violents, et, à la suite de circonstances encore impossibles à définir, se trouver dans l’impossibilité de rallier nos lignes. Les 3 Btns dans la nuit du 21 au 22, épuisés par le travail d’organisation de la position conquise, livraient le 22 au matin une lutte acharnée sur les pentes escarpées de l’Hartmannswillerkopf, mais non soutenus, soumis à des tirs d’artillerie formidable ; coupés sans doute en un certain nombre de points, isolés des troupes en arrière, ne devaient plus repasser la Crête de l’Hartmannswillerkopf.

 

Aux termes de l’ordre de la 66e Don, le 5e Btn de chasseurs et le 152e qui avait atteint le 21 l’objectif assigné, devaient s’établir sur la position conquise, sous la protection d’éléments avancés poussés au contact.

 

Les renseignements reçus sur l’action des différents Btns, les rapports fournis par quelques officiers ou isolés qui réussirent à rentrer, ne permettent pas de se faire une idée complète de ce qui se passa le 22 Décembre sur les pentes de l’Hartmannswillerkopf.

 

Le 22 vers 7 h 15, le Lt Colonel Cdt le Régiment apprenait par un homme du 2e Btn, envoyé par le Commandant Mas, à la recherche de ses deux sections de réserve, qu’une contre-attaque venait de se produire sur le front du 2e Btn.

D’autre part, un Lieutenant de ce Btn, blessé dès le matin du 22, faisait connaître au Chef de Corps qu’il lui paraissait nécessaire de renforcer le Commandant Mas, enfin le Capitaine de la Cie de gauche du 3e Btn rendait compte que sa liaison n’existait plus à gauche et qu’il était urgent d’envoyer dans cette direction une Cie constituée.

Sur la Cie de réserve du Régiment, il ne restait disponible à ce moment que 2 sections. Dans le courant de la nuit, une section avait du être mise déjà à la disposition du 2e Bataillon, sur la demande expresse du Commandant Mas, pour renforcer ses travailleurs, en vue du maintien de sa communication.

Une autre section avait été employée provisoirement, sur la demande du Commandant du 3e Btn, au transport des matériaux et munitions destinés au 3e Btn. Il avait été formellement spécifié que cette section serait rentrée à sa Cie le 22 à 6 heures.

Le Chef de Corps décide en conséquence de mettre à la disposition du Commandant Mas toutes les unités restant disponibles de la 10e Cie.

En fait cette Cie toute entière se trouva placée sous les ordres de cet Officier supérieur.

 

Le Lieutenant Colonel du 152e rendait compte à 7 h 45 au Colonel Cdt la 81e Brigade, de la situation sur l’éperon Nord, des dispositions qu’avait prises, et lui faisait connaître qu’il n’avait plus aucune réserve. A 8 heures, le Colonel Cdt la 81e Brigade informait le Colonel du 152e qu’il donnait l’ordre de faire monter deux Cies du 6e Bataillon, réserve de Brigade, vers le sommet de l’Hartmannswillerkopf à la disposition du 152e. Il prescrivait en même temps au Chef de Corps de demander à l’artillerie des tirs de barrage. Cette demande était faite d’ailleurs depuis la veille au soir, et par l’intermédiaire de l’Officier d’artillerie adjoint au commandant de l’attaque, auquel tous renseignements nécessaires avaient été fournis sur le front approximativement occupé.

 

Les deux compagnies de réserve mises à la disposition du 152e étaient au camp Burluraux leur trajet jusqu’au sommet devait être assez long en raison de l’encombrement du boyau unique dont elles disposaient, et du bombardement intense qui s’abattit toute la matinée sur l’Hartmannswillerkopf. Elles ne devaient arriver dans les environs du sommet qu’entre dix et onze heures, et encore que par paquets successifs, ce qui compliqua leur entrée en action, et ce qui, en fait, les empêcha de s’engager au-delà de nos anciennes tranchées de première ligne.

En même temps qu’il envoyait au Commandant Mas sa compagnie de réserve, le Lieutenant Colonel du 152e informait les Commandants des 1er et 3e Bataillons de la contre-attaque qui se produisait à gauche, et prescrivait au 3e Bataillon d’appuyer si possible le 2e Bataillon en orientant vers le Nord un détachement chargé de prendre en flanc la contre-attaque, si elle arrivait à progresser.

 

Par un compte-rendu de 9 heures 30, le Commandant du 3e Bataillon faisait connaître au Chef de Corps que ce mouvement vers le Nord n’était pas possible en raison dans cette direction, d’un barrage de mitrailleurs allemands ; que d’ailleurs les Compagnies éprouvées comme elles l’avaient été la veille et la nuit, ne pouvaient guère effectuer sans danger un mouvement de quelque envergure.

Le Commandant du 3e Bataillon, à ce moment, 9 heures 30, signalait que son front était intact. Le 1er Bataillon n’envoyait aucun renseignement.

Les agents de liaison à lui adressés ne reparaissaient pas.

 

En somme, pendant toute la matinée, le Chef de Corps eut l’impression qu’il se produisait sur sa gauche une contre-attaque locale, à laquelle le 2e Bataillon, appuyé successivement par la Cie de réserve du Régiment, puis lorsqu’elles arrivaient, par les deux Compagnies de réserve de Brigade annoncées, pourraient sans doute parer, quitte à se résoudre à un mouvement de repli.

 

Quant au 3e et 1er Bataillon, vu le renseignement du 3e Bataillon daté de 9 h 30, et étant donné d’autre part, la confiance qu’il avait dans le 1er Bataillon et de son Chef (Cdt Guey), le Chef de Corps pensait que la situation dans l’entrecuisse et la cuisse droite, restait stationnaire.

 

La fusillade entendue jusqu’à ce moment dans le brouillard épais qui interceptait la vue, n’avait d’ailleurs rien d’anormale.

L’artillerie allemande effectuait d’ailleurs, pendant toute la matinée le tir de barrage intense commencé à la nuit, et qui avait manifestement pour but d’isoler la ligne française avancée, sur les pentes escarpées de l’Hartmannswillerkopf. Ce tir de barrage rendit en permanence les liaisons excessivement difficiles, et à certains moments tout à fait impossible ; il ne put être question dans la matinée du 22 d’utiliser le téléphone, déjà réparé à plusieurs reprises dans la nuit, et devenu dans la matinée absolument inutilisable.

Les 2 Compagnies du 23e étaient impatiemment attendues ; elles se trouvaient égayées et morcelées dans une marche pénible dans les boyaux, la Compagnie de tête arrivait par pelotons. C’est vers onze heures seulement (l’heure exacte n’a pas été notée – l’Officier adjoint au Chef de Corps venait d’être blessé) que la fraction de tête de la première Compagnie arriva vers le poste Moyret. Le Chef de Corps voulut à ce moment, porter lui-même les deux Compagnie du 23e vers le 2e Bataillon, où la situation lui semblait toujours la plus critique – il arriva avec le Commandant de la Compagnie et la section de tête à la tranchée de première ligne ; un brouillard intense régnait et à ce moment le barrage d’artillerie sur le sommet était particulièrement violent.

Le Chef de Corps orienta le Commandant de la Compagnie, lui prescrivit d’envoyer des patrouilles sur le front Nord, de prendre aussi le contact du Commandant du 2e Bataillon, pensant qu’il reconstituerait sa Compagnie, et de se mettre aux ordres de cet officier supérieur. Le Chef de Corps redescendit prendre la 2e Cie du 23e, qui arrivait par sections successives, et conduisit la section de tête avec le Commandant de la Compagnie, à l’ouest de la Cie déjà placée, lui donna les ordres analogues à ceux donnés à la Compagnie voisine.

 

Mais même avant que les deux compagnies aient eu le temps de se réunir, et au moment ou le Chef de corps revenait à son poste de Commandement, des isolés allemands étaient signalés débouchant sur tout le front, et pénétrant dans nos tranchées, sur la partie sud de l’Hartmannswillerkopf.

Tous les divers détachements qui se trouvaient à proximité des Postes de Commandement de la Brigade et du Régiment, alors dans le camp, furent rapidement réunis, le Commandement, agents de liaison, travailleurs, cyclistes, téléphonistes, etc… détachement du 68e Chasseurs, formés face à l’Est, en une ligne de tirailleurs qui, sans grande peine, déblaya le Camp et rejeta dans les anciennes tranchées allemandes les patrouilleurs qui venaient d’apparaître. Les tranchées allemandes se trouvèrent ainsi réoccupées vis à vis des notres qui, à partir de ce moment, restèrent solidement tenues par les deux Compagnies du 23e, et à leur droite par les divers détachements d’isolés constitués dans le Camp.

 

Les renseignements adressés sur les opérations du 22, soit par les Chefs de Bataillon, soit par les quelques Officiers ou isolés qui firent des comptes rendus à leur retour (ci-joints) ne donnent aucune idée exacte de ce qui se passa sur les pentes de l’Hartmannswillerkopf. Ce furent sans doute de nombreux combats de détail, où les unités furent isolées ou débordées.

Il est plus que probable que dans le terrain chaotique ils n’avaient pas eu le temps d’organiser sérieusement. Les Chefs de Bataillon, et les Cdts de Cie eux-mêmes connurent vaguement ce qui se passait, et que leurs liaisons furent supprimées, dès que l’une ou l’autre de leurs factions se trouva débordée.

 

 

Les conclusions des journées des 21 et 22 décembre 1915

 

En résumé, les caractéristiques des combats du 22, qui devaient malheureusement aboutir à la

disparition du 152e, sont les suivantes :

Extension extrême du front à tenir et à organiser.

Insuffisance de réserves à proximité immédiate.

 

La réserve du Régiment, étant donnée la mission imposée, se trouvait réduite à une seule compagnie, qui dut être engagée dès le début de la journée pour parer à la contre-attaque signalée vers le 2e Bataillon. Nature de la position occupée, le terrain depuis le sommet de l’Hartmannswillerkopf jusqu’aux tranchées crées étant un escarpement absolument en vue des nombreuses batteries de l’adversaire, rendant tout enseignement de troupes, quelques fois même d’isolés.

 

Impossibilité pour notre artillerie d’agir efficacement, en avant de notre ligne nouvelle dans l’intervalle entre les deux éperons de l’Hartmannswillerkopf ; impossibilité d’ailleurs pour l’infanterie de renseigner l’artillerie par fanion ou autres signaux sur la presque totalité du front.

 

Difficulté extrême des liaisons et du Commandement. Communications téléphoniques pour ainsi dire inexistantes, malgré le dévouement des téléphonistes qui cherchèrent à les rétablir sous le feu, constamment. Sur un effectif de (rien de notétéléphonistes(rien de noté) furent mis hors de combat.

 

Brouillard intense, rendant, avec la nature escarpée et bossuée du terrain, la communication par la vue impossible.

 

Fatigue extrême de la troupe d’attaque, qui après cinq heures de stationnement, pendant le bombardement préliminaire, sous des tranchées à peine couvertes,, par le vent et le froid, avait fourni, le 21, un effort magnifique, éprouvé des pertes sérieuses, travaillé toute la nuit en luttant au fusil, à la grenade, et à la baïonnette.

 

Action formidable de l’artillerie adverse qui opéra des barrages constants derrière les troupes du 152e, cherchant manifestement à créer le long de la crête une muraille infranchissable en vue de s’opposer au renforcement ou à la retraite, et d’interdire les liaisons

Le 152e avait donné le 21 Décembre, un exemple magnifique d’élan et d’énergie. Il s’était montré digne de son passé et de sa réputation. L’évènement déplorable le lendemain dont il devait être la victime, ne peut entacher en rien son honneur militaire.

 

Il avait prouvé la veille, une fois de plus, son mépris du danger, son esprit d’offensive, et rempli une mission de confiance, et remporté in succès considérable, malgré les conditions les plus difficiles. Il avait fait à l’ennemi 700 prisonniers.

 

Après un tel précédent, s’ajoutant à tant d’autres, on n'a pas le droit de supposer qu’aucune de ses unités ait pu se conduire le lendemain de façon moins honorable. La perte est cruelle, mais l’honneur est sauf.

 

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Pertes

 

 

Officiers

Tués   

    11

Blessés 

    14

Disparus

    23

Troupes

Tués   

    70

Blessés 

  527

Disparus

1353

 

 

 

 

Source SGA/mémoire des hommes, JMO du 152e R.I.

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/jmo/img-viewer/26_N_697_014/viewer.html