ARTOIS
Août 1914 : les armées
allemandes se ruent sur le Nord de la France, elles occupent Valenciennes,
Cambrai, Saint-quentin, Bapaume, Péronne, Laon,
Senlis ; Lille est déclarée ville ouverte.
Le 10 septembre 1914, après la Marne, est donné l’ordre de retraite
générale allemande. Des Vosges à la Picardie le front est bloqué, chacune
des armées essaie de déborder l’autre dans « la course à la mer »
vers le nord-ouest.
Octobre 1914 : Arras
pilonnée par les obus, tient bon. Les Anglais se battent à
Neuve-Chapelle, Armentières, dans les monts du Nord. Lille est occupée. Les
armées s’installent dans les tranchées, dans une guerre d’usure mais
totale.
Décembre 1914 : l’état major
privilégie deux secteurs pour faire une brèche dans le front : la
Champagne et l’Artois. Partout, les assauts répétés sont des hécatombes.
Joffre planifie pour mai 1915 une vaste opération en Artois.
On utilise massivement les canons pour ouvrir la voie aux Anglais
qui attaquent vers Loos et aux Français qui se lancent à l’assaut des
collines de Vimy et Notre-Dame-de-Lorette, pour déboucher ensuite sur le
bassin houiller de Lens et Douai. Plusieurs généraux, dont Fayolle, restent
sceptiques quant à la réussite du plan d’attaque.
De l’autre côté, les Allemands ont renforcé leurs positions. Des
villages, tels Neuville-Saint-Vaast, Carency ou Ablain-Saint-Nazaire, sont des forteresses.
Le 9 mai 1915, après le tir de 1 200 canons, l’assaut est donné,
mais les hommes s’effondrent face aux mitrailleuses allemandes. Pourtant,
le 33ème corps enlève Carency, monte
le long de la falaise de Givenchy et sur les pentes de Vimy. La division
marocaine occupe la crête, mais les renforts attendus arrivent trop tard et
les Allemands la reprennent. Les Français se replient sur Béthune et
Souchez.
La lutte
se poursuit sur Notre-Dame-de-Lorette, où les deux camps se sont partagés la colline depuis la fin de 1914. Les Allemands
occupent la hauteur depuis mars 1915 ; les Français perdent 3 200
hommes pour reprendre six cents mètres de l’éperon ; en mai, ils
repartent à l’assaut du côté nord-ouest. Après treize jours de lutte dans
une chaleur insoutenable, les Français sont partiellement maîtres du
plateau.
La lutte reprend dans la vallée vers Souchez et Ablain-Saint-Nazaire.
A la mi-juin, après avoir perdu 140 000 hommes, Foch ordonne l’arrêt de
l’offensive.
Elle reprend en septembre 1915, 100 divisions françaises et 30
divisions britanniques y sont engagées. Les Anglais attaquent sur Loos avec
les gaz, les Irlandais et les Ecossais perdent 5 400 hommes en une journée
en se lançant à l’assaut des premières lignes allemandes. Les Français
tentent de reprendre Vimy et l’éperon de Notre-Dame-de-Lorette encore aux mains
des Allemands. L’arrivée des renforts allemands les oblige à se replier
dans la plaine où l’orage a transformé les tranchées en fondrières.
Les ruines de Souchez sont reconquises et le 25 septembre est
considéré comme une victoire mais c’est partout l’horreur…Des centaines
d’hommes sont étendus sur les pentes de Vimy, au Cabaret rouge, sur la côte
119…Le Prince Rupprecht de Bavière laisse 20 000
hommes sur le terrain pour essayer de reprendre Loos.
Puis, c’est la guerre de tranchées qui reprend avec ses
bombardements quotidiens et la boue.
L’offensive du Chemin des Dames est précédée, le 9 avril 1917 d’une
attaque de diversion britannique en Artois. Les Anglais quittent leurs
cantonnements souterrains d’Arras, Australiens et Néo-Zélandais se dirigent
vers Douai et les Canadiens se lancent à l’assaut des pentes de Vimy.
L’attaque est précédée d’un déluge d’obus et du pilonnement
des dépôts de munitions allemands. Vingt mille hommes s’élancent sur la
crête nord de Vimy, s’emparent du sommet et s’y maintiennent. Les
Australiens de l’Anzac se battent jusqu’en mai
dans le secteur de Bullecourt où ils perdront
inutilement 10 000 hommes.
Ces avancées ne sont pas
exploitées et il faut attendre novembre 1917 où les Anglais décident d’une
offensive sur Cambrai avec 300 blindés. Ils avancent de huit kilomètres
sans profiter de leur succès et les Allemands reprennent le terrain perdu.
L’épuisement est général sur le front et l’arrivée des troupes
américaines inquiète l’état-major allemand. Le 21 mars 1918, Ludendorff
déclenche une offensive entre Arras et La Fère, les Allemands progressent
de 30 kilomètres. Les alliés donnent le commandement unique à Foch.
L’offensive générale allemande
menace de nouveau Paris, la situation paraît catastrophique, mais dès juin
1918, les divisions américaines, présentes sur tous les fronts, donnent aux
alliés la supériorité en armes et en effectifs, conduisant à la défaite des
empires centraux et à l’armistice du 11 novembre.
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