FLANDRES-
YSER
Quatre août 1914 : en application du
plan Von Schlieffen, 800 000 Allemands, violant la neutralité de la
Belgique, franchissent la frontière. Malgré une résistance acharnée, les
Belges doivent se retirer dans la forteresse d’Anvers.
Commence alors la Bataille de
Flandre pendant laquelle, Belges, Français et Britanniques vont se battre
avec des pertes épouvantables pour empêcher les Allemands de gagner
« la Course à la mer » permettant de contrôler les ports de la
Manche.
Anvers tombe le 9 octobre, Gand
le 11, Bruges le 14, Ostende le 15. l’armée belge réussit à s’enfuir
d’Anvers et s’établit avec 50 000 soldats derrière un petit fleuve :
l’Yser.
Anglais et Français tentent de
barrer la route aux Allemands qui poursuivent les Belges. De Cassel dont
il domine la plaine de Flandre, Foch demande de tenir la ligne de défense
naturelle de l’Yser. Il expédie la brigade de fusiliers marins de
l’Amiral Ronarc’h qui rejoint la 7ème DI anglaise de Rawlinson. Les
Belges peuvent s’installer derrière l’Yser, appuyés sur leur droite à
Dixmude par Ronarc’h.
C’est une ligne naturelle bien
mince que l’Yser, fleuve serpentant dans un pays dont les seuls reliefs sont
les talus de ses berges.
Du 16 au 31 octobre, les Belges
résistent désespérément sur l’Yser, soutenus par des éléments français.
Le 19, les Allemands atteignent le canal de l’Yser mais en sont délogés
par une contre-attaque de Ronarc’h. Joffre envoie trois nouveaux corps de
l’armée D’Urbal. Jusqu’au 30 les effectifs
allemands se renouvellent sans cesse. Le 25, Dixmude bombardée est un
brasier. L’ouverture des écluses de Nieuport, du 28 au 31 octobre, permet
d’inonder la vallée de l’Yser et oblige les Allemands à reculer du
bourbier ou ils s’enlisent.
Les Allemands avancent de
nouveau dans les polders inondés. Autour de Dixmude, l’amiral Ronarc’h,
ses 6000 marins et 5000 Belges tiennent plus d’un mois contre 250 000 Allemands La brigade
belge du colonel Jacques ( qui sera fait Baron
de Dixmude ) se bat 72 heures sans interruption ; il ne reste que
peu de fusiliers marins survivants quand arrivent, en renfort, les
tirailleurs sénégalais et les chasseurs d’Afrique.
Le 10 novembre, Dixmude
tombe ; les Belges renforcent leur position derrière la digue de
l’Yser, baptisée « le Boyau de la Mort », à quelques mètres des
lignes allemandes.
Tandis que Français et Belges se
battent sur l’Yser, Falkenhayn engage 6 divisions sur Ypres pour séparer
les Anglais des Français. L’attaque commence le 30 au matin contre le 1er corps de Haig et le corps de
cavalerie d’ Allenby. Foch rejoint French à
Saint-Omer et le renforce avec 8 bataillons des 9ème et 16ème corps.
Le 31, les Allemands prennent Gheluvelt et du 1er au 5 novembre, multiplient les
attaques sur Ypres. Les Anglais, aidés des Français, reprennent Gheluvelt et Messines. Le Kaiser, qui comptait entrer dans Ypres le 6, engage
sa Garde prussienne qui est repoussée elle-aussi. Il ordonne le
bombardement de la ville dont la cathédrale s’effondre le 22.
Le 15 novembre, après un ultime
assaut sur Dixmude, Falkenhayn renonce, la bataille se calme et le front
se stabilise des dunes de
Nieuport jusqu’à Belfort.
En avril 1915, les Anglais
tentent une offensive pour réduire le saillant d’Ypres. Les mineurs
anglais placent des bombes sous les lignes allemandes, elles explosent le
17 avril, faisant sauter une colline artificielle, la Hill 60 à Zillebeke.
Les Allemands réagissent avec
une nouvelle arme : les gaz chimiques. Le 22 avril, près de 5000
Britanniques et Français meurent gazés au chlore entre Poelkapelle et Bikshote.
Une brèche de 6 kilomètres est ouverte dans le front allié mais les
positions sont reconquises le mois suivant, et des combats terribles
continuent autour d’Ypres jusqu’en juillet.
Mai 1917 : le général Haig
prépare son offensive sur le saillant d’Ypres par un bombardement massif
le 22 sur les positions de la 6ème armée allemande de Von Armin,
bombardement qui continue jusqu’au 7 juin.
Toutes les défenses allemandes sont
bouleversées ; Britanniques et Néo-Zélandais avancent de 4
kilomètres. Le 31 juillet, après une préparation d’artillerie encore plus
forte, Haig reprend l’offensive sur Dixmude. C’est au cours de cette
nouvelle bataille que les Allemands utilisent l’ypérite. Les combats se
déplacent sur la crête de Passchendaele, dans
une mer de boue, ou les Britanniques perdent 26 000 hommes dans la
journée du 4 octobre.
On peut voir, sur Hill 62, près
d’Ypres, les tombes allemandes de 1914 éventrées par les combats de 1917.
Le 6 novembre, les Canadiens
enlèvent Passchendaele, les alliés ont gagné 8
kilomètres, les Britanniques ont perdu 300 000 hommes et les Allemands
260 000 .
C’est pendant cette offensive
que l’aviateur Guynemer est abattu au-dessus de Poelcapelle.
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