SOMME
Depuis 1915, Joffre et Haig avaient
arrêté leur plan d’offensive sur la Somme, mais devancés par les Allemands
à Verdun, les alliés doivent reporter cette offensive à l’été 1916. Le gros
des troupes françaises étant retenu à Verdun, l’engagement dans la Somme
mènera au combat majoritairement des Britanniques.
Le 1er juillet
1916, ils attaquent sur un front de 25 kilomètres entre Beaumont-Hamel et Maricourt vers Bapaume, et les Français sur un front de
10 kilomètres en direction de Péronne.
La région sur laquelle s’engagent les 60
divisions est difficile, car la Somme partage le champ de bataille en deux
zones. Au nord, le terrain mouvementé est parsemé de nombreux
villages ; au sud, le plateau de Santerre constitue un obstacle
sérieux. De plus, les Allemands tiennent toutes les positions dominantes.
Les divisions françaises sont placées
sous la responsabilité du général Fayolle et les troupes anglaises sont
commandées par Sir Douglas Haig qui a le renfort des volontaires de
Kitchener (Canadiens, Néo-Zélandais, Australiens, Indiens
).
La bataille s’ouvre le 24 juin par une
intense préparation d’artillerie. Le 1er juillet,
les 66 000 fantassins britanniques franchissent les parapets, baïonnette au
canon. A La Boisselle, les joueurs de
cornemuse du Tyneside
Scottish Battalion accompagnent les fantassins
vers des lignes ennemies que tous croient détruites. A Thiépval,
les Tommies gravissent les pentes de la colline pour aller occuper des tranchées
qu’ils croient abandonnées.
Les Allemands, à l’abri dans leurs
souterrains fortifiés, sortent, et les Britanniques se couchent par
milliers sous le feu des mitrailleuses.
Au nord du front, des régiments entiers
disparaissent. Sur les 800 Terre-Neuviens de Beaumont-Hamel, 700 tombent en
40 minutes. A Thiépval, la tuerie est effroyable.
Néanmoins, le bataillon d’Ulster parvient à s’enfoncer de 3 kilomètres dans
les tranchées ennemies ; 5000 hommes sont morts sur cette colline ou s’élève
la tour érigée en leur honneur. Une heure après le début de l’attaque, 30
000 hommes sont hors de combat et 100 000 autres sont lancés à l’assaut.
Seules quelques positions sont maintenues autour de Gommecourt, Beaumont, Thiépval,
Fricourt et Mametz.
Au sud de la rivière, le 1er corps
colonial et le 35ème corps d’armée s’emparent de
Dompierre, Becquincourt, Bussy et Fay. La 6ème armée
française occupe Frise, Herbécourt, Assevilers ; la cavalerie patrouille devant
Péronne, l’infanterie atteint Biaches et Barleux et la
Légion étrangère s’installe dans Belloy
en Santerre.
Comme les autres, l’offensive de la Somme
va se transformer en bataille d’usure.
Les Anglais se reprennent et le 14
juillet, Rawlinson s’empare sur 4
kilomètres de la 2ème position allemande : Ovillers, La Boisselle, Contalmaison, Longueval sont
occupés ; le 20ème CA enlève Hardecourt
et rejoint le 1er corps d’armée colonial
devant Cléry sur Somme. Au Bois Delville, attaquent les Sud-Africains( 143 survivants sur 4 000 engagés).
Le 20 juillet, Français et Britanniques
lancent une nouvelle attaque : on se bat à Guillemont,
Cléry, à la ferme forteresse de Hem Monacu.
Le 27 juillet, les Australiens prennent Pozières.
Falkenhayn envoie 23 divisions allemandes
sur la Somme, ce qui paralyse son offensive à Verdun. La 1ère armée
allemande de Bulow est rattachée à la 2ème confiée
à Von Gallwitz qui dépendront
fin août du groupe d’armées du Prince Rupprecht.
Les Français du bataillon Frère (1er corps
Guillaumat) enlèvent le village de Maurepas le 24 août. Les aviateurs Fonck
et Guynemer abattent plus de 100 appareils allemands sur la Somme.
Le 31 août, les alliés lancent de nouveau
une attaque générale après 3 jours de pilonnage. Bouchavesnes,
Combles et Thiépval tombent enfin après 2 mois de
combats. Le 15 septembre, les Anglais lancent 48 tanks dans la bataille
mais 18 s’enlisent.
Chez l’adversaire, Falkkenhayn
est remplacé par le tandem Hindenburg- Ludendorf,
dont le souci est de préserver le potentiel humain.
La lutte se poursuit jusqu’au 15
octobre ; les Anglais occupent les hauteurs de Barlencourt,
les Français sont maîtres de Sailly-Saillisel et
Saint-Pierre Vaast.
En novembre, Haig décide d’arrêter
l’offensive, le bilan est monstrueux. Les Allemands y ont vu fondre 40
divisions, mais ce sont les Britanniques qui ont payé le plus lourd
tribut : 1 200 000 hommes sont morts ou blessés pour un gain de 200
kilomètres carrés et 25 villages en 5 mois.
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