Après la victoire de la Marne et la retraite allemande, le Kronprinz
déclenche une double attaque sur Verdun du 20 au 25 septembre 1914.
La première lui permet de contrôler la voie Chalons- Verdun, la
deuxième a lieu au sud de la Woëvre, en direction de Saint-Mihiel(3ème AK Bavarois).
Les armées Sarrail et Dubail ne peuvent contenir les Allemands qui
enlèvent le Fort du Camp des Romains et occupent Saint-Mihiel, créant le
« saillant »qui restera quatre ans. Les forts de Troyon et
Liouville violemment bombardés seront pourtant dégagés.
En marge des grandes offensives, de nombreux secteurs de ce front
sont l’objet d’acharnement réciproque des deux adversaires. Avec les
opérations de « grignotage »chères au Général Joffre, certains
noms prennent une résonance terrible :
-Bois le Prêtre : à quatre
kilomètres au nord-ouest de Pont à Mousson, ce lieu fait l’objet de
violents combats d’octobre à décembre 1914. D’une altitude de 374 mètres,
ce bois domine la ville et la Moselle. Sa conquête est la riposte à la
hernie de Saint-Mihiel. Le 27 septembre, le 168ème RI entre dans
le bois qui sera entièrement aux mains des Français le 8 juin 1915, à
l’issue de 182 actions offensives et défensives. La 73ème DI et
la 128ème DI ont perdu 7 000 hommes et 22 000 blessés(pertes
équivalentes chez les Allemands).
-Bois d’Ailly : à cinq
kilomètres au sud de Saint-Mihiel, des combats acharnés s’y déroulent à
partir de septembre 1914. Des éléments du 172ème RI résistent
trois jours (20 au 22 mai 1915) à la Tranchée de la Soif.
-Tranchée de Calonne : longue
de vingt-cinq kilomètres en pleine forêt, elle fait l’objet de violents
combats pendant quatre ans.
-Marbotte :
l’église servira d’hôpital.
-Bois Brûlé.
Les bois des Hauts de Meuse retiendront
les corps de Louis Pergaud et Alain Fournier qui, sera retrouvé en 1991 et
qui repose au cimetière de Saint-Rémy la Calonne.
Sur le plan stratégique, le bilan de ces opérations est positif
puisqu’il oblige Falkenhayn à ramener treize divisions du front russe, ce
qui soulage l’armée du Tsar. Sur le plan national, c’est un drame pour la
France, les pertes humaines sont effroyables et les gains de terrain sont
dérisoires.
Février 1916, l’avance ennemie sur Verdun place les troupes
françaises de la Woëvre en situation dangereuse, leur effondrement
menacerait la défense des Hauts de Meuse. Le Général De Langle
de Cary prend les dispositions suivantes :
-tenir les accès à Douaumont
-préparer une contre-attaque
-replier sur les Hauts de Meuse les
forces de la Woëvre
Le saillant de Saint-Mihiel est réduit en quatre jours, du 12 au 16
septembre 1918 grâce aux troupes américaines. L’assaut est mené par le
Général Pershing avec 660 000 Américains et 100 000 Français, soutenus par
1 400 avions(16 000 Allemands sont faits
prisonniers) .
|